Soulignant que l’Internet constitue un espace et une ressource propices à la réalisation de tous les droits humains, notamment le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions, le droit à la liberté d’expression et à l’accès à l’information, le droit à la liberté de réunion et d’association, le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion, le droit d’être à l’abri de toute forme de discrimination, le droit des minorités ethniques, religieuses et linguistiques de jouir de leur propre culture, de professer et de pratiquer leur propre religion et d’employer leur propre langue, ainsi que les droits économiques, sociaux et culturels ;
Soulignant également que l’Internet est particulièrement utile pour le développement social, économique, et humain en Afrique ; Affirmant que pour bénéficier pleinement du potentiel de développement de l’Internet, celui-ci doit être accessible, disponible et abordable pour tous en Afrique; Affirmant en outre que l’Internet est un instrument essentiel à la réalisation du droit de toutes les personnes à participer librement à la gouvernance de leur pays et à jouir d’un accès équitable aux services publics;
Rappelant qu’un certain nombre de standards régionaux participent à la protection des droits de l’Internet, en particulier la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples de 1981, la Déclaration de Windhoek pour la promotion d’une presse indépendante et pluraliste de 1991, la Charte africaine de la radio-télédiffusion de 2001, la Déclaration de principes sur la liberté d’expression en Afrique de 2002, la Plateforme africaine sur l’accès à l’information de 2011, et la Convention de l’Union africaine sur la cyber-sécurité et la protection des données à caractère personnel de 2014 ;
Reconnaissant les rôles joués par plusieurs organismes africains et internationaux, notamment la Commission de l’Union africaine, la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CENUA), l’Agence de planification et de coordination du NEPAD et l’UNESCO dans la promotion de l’accès et de l’utilisation d’Internet en Afrique ;
Conscients des efforts continus des organisations internationales et des autres parties prenantes visant à développer des principes qui s’appliquent aux droits de l’homme dans le contexte de l’Internet, en particulier depuis la Déclaration conjointe de 2011 relative à la liberté d’expression et l’Internet par les quatre Rapporteurs spéciaux des Nations Unies sur la liberté d’expression : y compris la Résolution du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies de 2012 relative à la promotion, la protection et l’exercice des droits de l’homme sur l’Internet ; la Résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies sur le droit au respect de la vie privée à l’ère numérique ; la Résolution du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies de 2014 sur Internet et les droits de l’homme ; les Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme ; les Principes de Johannesburg relatifs à la liberté d’expression et à la sécurité nationale ; les Principes relatifs au droit de partager, les Principes de nécessité et de proportionnalité ; et les Principes de Manille sur la responsabilité des intermédiaires ;
Préoccupés par la persistance des inégalités d’accès et d’utilisation de l’Internet, et par l’utilisation croissante de l’Internet par des acteurs étatiques et non étatiques comme moyen de violer les droits de l’individu au respect de la vie privée et à la liberté d’expression à travers la surveillance de masse et autres activités connexes ;
Conscients que certains groupes et individus – en particulier les femmes et les filles, les personnes handicapées, les minorités ethniques, religieuses et sexuelles, ainsi que les personnes vivant en milieu rural – pourraient être menacés d’exclusion ou de marginalisation en relation avec l’exercice de leurs droits de l’homme dans le contexte de l’Internet et des technologies numériques.
Soulignant la responsabilité des Etats de respecter, protéger et réaliser les droits humains de toutes les personnes ;
Convaincus qu’il est d’une importance capitale que l’ensemble des acteurs africains s’investisse dans la création d’un environnement Internet favorable et stimulant au service des besoins réels des africains par l’adoption et la mise en œuvre de la présente Déclaration.
Nous déclarons ce qui suit :